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       Baromètres à mercure  | 
    
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       Introduction  Annexe : Etalonnage des capteurs de pression Annexe : Restauration des baromètres  | 
      Maj : 21/11/21 
 
 
 
 
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       Cette page concerne des publics variés : ° Le météorologue amateur intéressé par les questions de métrologie. Cette page s’intègre dans la réalisation d’un système  domotique  Le début donnera les bases de compréhension et d’interprétation du baromètre de Torricelli : signification de la lecture de la hauteur du mercure et lien à la valeur donnée par la station météo voisine de référence. Une autre partie montrera comment avec des moyens simples,  il est possible de détourner la fonction primaire de ce baromètre pour étalonner  en absolu les capteurs de pression électroniques.  | 
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    Evangélista Torricelli, brillant esprit qui connaissait les travaux de Galilée,  a réalisé sa très célèbre  expérience en 1643 :     En constatant que la hauteur de la colonne se stabilisait vers 76 cm, il a  compris que l’espace supérieur représentait le vide. A la même période, Blaise Pascal s’est aussi intéressé à ce problème dans ses multiples travaux. Le baromètre de Torricelli indique une hauteur de la colonne de mercure dont la masse correspond à la colonne d’air de l’atmosphère, puisque le vide est dans la partie supérieure du tube. Cette pression, autrefois exprimée en atmosphères, puis en kg/cm2, est maintenant exprimée en Pascals. Le Pascal (en l’honneur de Blaise Pascal) étant une unité petite, nous parlerons par la suite en hectoPascal : 1 hPa = 100 Pa 1 Pa = 1 N m−2 = 1 kg m−1 s−2  | 
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 Le mercure, anciennement "vif-argent",  est extrait dans quelques mines, surtout en Espagne   (Almaden) et en Italie. Il se présente  sous forme de roches contenant du cinabre rouge (HgS sulfure de mercure) et  suintant de petites gouttes de mercure. 
  La transformation en Hg après broyage  de la roche et grillage au four est extrêmement polluante, et les maladies  liées aux vapeurs de mercure sont légion autour des sites de production.
  Son symbole  Hg vient du latin hydrargyrum = argent liquide.  Le mercure "Hg" de densité 13.6 (c’est très lourd !), bout à  357 degrés Celsius et se solidifie vers -39 °C. Numéro atomique 80,
 C’est un métal dangereux à utiliser qui émet des vapeurs toxiques  dans l’air à toutes températures (même en phase solide). 
  Il faut le conserver en bouteille hermétiquement fermée avec  le moins d’air possible car il se vaporise et s’oxyde à l’air (pellicule terne  en surface), et bien  ventiler pour le manipuler, sans jamais utiliser d’aspirateur pour ramasser les  micro gouttes échappées, ce qui se diffuseraient en brouillard toxique dans l’air  ambiant.
  Comme il s’amalgame très facilement avec l’or (d’où le désastre  écologique généré par les orpailleurs clandestins), il faudra évidemment enlever  son alliance pour le manipuler.
  Un plateau en plastique sera très utile pour récupérer les petites billes de mercure qui sautent  partout.  Ces billes, parfois  minuscules et très mobiles, seront ensuite rassemblées avec un pinceau tout plastique, surtout pas à virole aluminium, dans le coin bas en une grosse goutte, facilement aspirée à la seringue.
Regardez ici le comportement surprenant de l’aluminium s’amalgamant  au mercure.
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 Restauration d’un baromètre de Torricelli
L’aventure a commencé avec la restauration sommaire d’un objet de décoration d’un ami. Cela avait pour objectif d’acquérir une expérience préalable à de plus ambitieux projets. D’autres baromètres ont suivi pour cette quête du Graal, connaître sa pression atmosphérique. Les délais de ces restaurations délicates n’intéressant pas tous les lecteurs, j’ai déplacé cette longue partie technique dans une page annexe ici : Restauration des baromètres à mercure  | ![]() Tension superficielle du mercure dans un capillaire, et bulle d'air ou de vide  | 
    
       Trop  | 
  
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       Observation du ménisque   | 
    
       Bulle parasite   | 
    
       Verre attaqué par le mercure  | 
  
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 Utiliser un baromètre comme instrument de mesure
 Définition du QNH
Nous parlerons souvent par la suite de QNH, il faut définir ce que c’est. Les stations météorologiques officielles indiquent la pression de référence exprimée en hectoPascals.
 Il s'agit du QNH (terme utilisé en aéronautique), c’est la « pression  barométrique corrigée des erreurs instrumentales, de température et de gravité  et ramenée au niveau moyen de la mer (MSL ou Mean Sea Level) suivant les  caractéristiques de l'atmosphère standard ». Ce  terme vient du code Q en morse = Query: Nautical Height.
Plus simplement, le QNH est la pression ramenée à l’altitude de 0 mètre à 15 °C.
 Le début des questions
C’est maintenant que les problèmes ont commencé avec le  baromètre restauré.
    La hauteur de mercure me semblait bizarre, j’ai donc emprunté  quelques spécimens de baromètres Torricelli dans mon entourage, et les ai mis  côte à côte.
    Ils sont tous identiques (le grand engouement des années 60), même lieu, même  température, même pression, « débullage », compensation du zéro…
Ils montraient de troublantes divergences sur les hauteurs de Hg qui variaient sur  plusieurs centimètres.
Cela posait une nouvelle question plus générale : Comment expliquer ces lectures farfelues ?
Le but était de corréler la hauteur de mercure lue avec la  pression donnée (QNH) par ma station météorologique voisine de référence.
  
  Dans ce chapitre nous évoquerons les  multiples problèmes d’interprétation des lectures. C’est volontairement très  simplifié pour une première prise en compte des incertitudes.
Ceux qui veulent aller plus loin,  fouilleront le Net pour extraire les centaines d’ouvrages scientifiques très  pointus traitant de la métrologie de la météorologie qui vont beaucoup plus profondément  dans les analyses et les calculs que mon petit résumé.
Il faut transformer les hectopascals donnés en hauteur du mercure sur son baromètre. 
 
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 La pression baisse avec l’altitude, il faudra corriger nos instruments  et capteurs en fonction de notre altitude pour retrouver cette valeur. Cette variation est énorme, elle est de 1 hPa tous les 8.50  m environ (28 feet, aux faibles altitudes), soit 1mm Hg tous les 5.65 m Exemple : Altitude = 238 m ... Coefficient d'altitude = 1.028692 soit 3%  | 
      
 Formule de référence pour l'altitude simple  | 
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 Nous verrons que ce coefficient est plus faible que le précèdent, à 20°C, environ de 4 pour mille,  | 
      CoefT = (1+ a t) = ( 1 + T * 1.82*10-4) T= température en °C  | 
    
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 Réglettes des baromètres grand public
  
| La réglette de la compensation d’altitude  altitude est simple, vous avez la formule dans cette page. Pour l’échelle de la hauteur de mercure, vous constatez qu'elle est strictement métrique car ce n’est pas un instrument se laboratoire. En réalité, il faudrait compenser le fait que la surface dans le tube est bien plus faible que dans le vase d’expansion, il faudrait donc comprimer l'échelle, mais ce n'est un instrument grand public, ces détails importent peu... En effet en supposant que le la pression baisse de 10 mm de Hg, et que la surface du réservoir soit 10 fois plus grande que la surface du tube, une baisse de 10 mm dans le tube correspondrait à une montée d’un mm dans le réservoir. Mais ce qui nous intéresse c’est la différence des deux niveaux ! Le niveau de référence ayant monté, il faudrait comprimer l’échelle d’autant. Dns cet exemple en prenant le zéro à 760 mm Hg, la graduation 750 ne devrait être qu’à 9 mm et pas 10.  | 
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Pour étalonner notre matériel, il faut deux éléments fondamentaux :
 Nous avons vu l'importance de connaître les altitudes avec précision. Les smartphones actuels ont un très bon GPS qui vous donnera  votre altitude réelle au mètre près avec un bon dégagement et une vingtaine de satellites. 
 
 C’est beaucoup plus compliqué et incertain que son  altitude ! Les diverses sources d’informations des stations voisines disponibles  sur le Net donnent des résultats très variables. A titre d’exemple, à la même heure,      prevision-meteo...marseille-provence-aeroport-lfml  me donne : 
      Météo de Marseille Provence aéroport (LFML) Pression  ( ?)  =  1010.1 hPa  Les stations METAR-TAF qui donnent les informations de QNH aux avions sont très fiables, mais n’indiquent pas les dixièmes (l'heure est en TU). 
 
 Je dispose comme contrôle d’un luxueux baromètre anéroïde holostérique de  grande précision, étalonné par Naudet. Ce n’est toutefois pas une référence absolue, car il dispose  d’une vis de réglage, touchée plusieurs en fonction de ce que je croyais être mon  bon QNH ! 
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Les capteurs de pression numérique, style BMP280 sont traités dans cette page : Annexe ; Etalonnage des capteurs de pression
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 Mesure de précision avec un simple baromètre de Torricelli
Si l’on veut utiliser un baromètre simple pour faire des mesures précises, il faut prendre quelques précautions basiques.
 
 La référence du zéro
Le niveau zéro a été repéré, voir : Restauration des baromètres à mercure. Pour une lecture correcte, il faut que le niveau du mercure de la cuvette corresponde à cette marque, sinon il suffit de faire la petite correction. Nous verrons que ce problème a été traité sur les baromètres métalliques plus élaborés.
  
 La température
L’échelle graduée collée étant strictement linéaire, la dilatation du mercure n’est aucunement prise en compte. Il faudra donc faire une compensation de température (soustractive), comme cela sera expliqué pour les baromètres métalliques, si l’on veut des résultats précis. La normalisation a pris pour base, 15 degrés C, 760 mm Hg (de densité 13.6) = 1013.25 hPa.
 Anomalies des baromètres
  M’étant plongé dans les mystères du mercure, j’ai emprunté quelques  spécimens de baromètres Torricelli dans mon entourage, et les ai mis côte à  côte.  Ils sont tous identiques (le grand engouement des années 60), même lieu, même  température, même pression, « débullage », compensation du zéro…
Ils montraient de troublantes divergences sur les hauteurs de Hg qui variaient sur  plusieurs centimètres, bien loin de résultats espérés donnés par les tables  Excel.
Voici un exemple des écarts énormes sur quatre spécimens de Torricelli, tout étant identique : +8mm, +1.5mm, -13 mm, -19mm
D’une manière surprenante, mon dernier spécimen (superbe, neuf,  jamais mis en service auparavant, pour 20 €), suit bien les valeurs  calculées ! 
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 Analyse des causes d’erreurs des hauteurs de mercure
 La liste suivante montre quelques causes d’erreurs du calcul  du QNH après avoir lu la hauteur de mercure de son baromètre personnel et  converti dans la table. Cela est très simplifié pour une première approche, mais  plus on affine, plus on ajoute des incertitudes souvent non qualifiables. Ce n’est  pas un propos d’ingénieur, mais avec nos petits moyens, il n’est pas raisonnable  de donner une incertitude finale.
 Erreurs en fonction des données :
 Mauvaise lecture de la hauteur du mercure ?
  La  lecture des plans des ménisques est faite avec un compte fil à  grossissement x20, bien parallèle, pour limiter les erreurs de parallaxe. Le zéro a été bien repéré lors de la restauration  pour s’aligner sur  la gravure.
  Trop de mercure donne une hauteur lue supérieure, et  réciproquement. Double incertitude de lecture, du niveau bas et du haut de la  colonne de mercure :  Deux fois +/- 0.2 mm = +/- 0.4 mm sur 760, soit 0.5 pour mille.
  Ce n’est  pas une cause majeure.
  
 La table Excel est fausse ? 
Les formules sont bien celles de référence et les résultats ont été vérifiées sur des points singuliers (exemple : Altitude 5500m, 15°C, pression moitié…). Pas d’erreur ici sauf d’interpolation.
 Le QNH de rérérence est faux ?
Il y a une incertitude si la station de référence est loin et que le vent souffle, le QNH local peut diverger, mais : 2% d’erreur sur le résultat impliquerait 2% sur le QNH soit 20 hPa, c’est impossible.
 La température est fausse ?
La correction est très mineure, par exemple 1.00158 pour 28°C, donc une erreur de température de quelques degrés ne fausserait le résultat que de quelques un pour dix mille, ce n’est que le centième de ce que nous cherchons.
 L’altitude est fausse ?
Être absolument certain de son  altitude est plus délicat. Nous estimons que le GPS bien exploité et stabilisé donne  le mètre, mais il y a toujours un doute.
  Exemple à 238m le coefficient d’altitude est de 1.028692
  Avec une énorme erreur de 10% sur l’altitude :   à 214 m le coefficient d’altitude est de  1.025755 soit une erreur de moins de 3% sur le résultat.
  Cela pourrait expliquer l’erreur constatée, mais se tromper de 24 m sur l’attitude  est peu sérieux.
Pour ne pas compliquer encore, et par manque de moyens :
 Densité du mercure 
Nous n’évoquerons pas la densité du mercure qui dépend de la  composition isotopique et de la pureté, c’est une constante pour un spécimen  donné, mais nous n’avons pas les moyens d’en calculer le coefficient de  correction pourtant non négligeable. 
Pour notre échantillon, nous ne savons pas calculer avec  précision la densité ou la masse volumique qui est le rapport de la masse sur  le volume. Cela ne présente pas de difficulté de mesurer un poids avec une  bonne précision, idem pour la température, mais il est très difficile d’estimer  le volume avec un récipient étalonné avec les problèmes du ménisque. Nous  prendrons la valeur par défaut, faute de pouvoir faire mieux avec notre  échantillon de 13,546 g·cm-3 à 20 °C.
  J’ai rempli divers tubes identiques avec du mercure de récupération  plus ou moins propre, et les écarts de lectures ont été considérables sur  plusieurs centimètres.
Nous supposons notre mercure est du tri distillé vendu sous vide, nominal et parfait.
  La correction de capillarité est complexe surtout sur les  petits diamètres de 2 mm des Torricelli et de  la qualité médiocre du verre, avec du mercure impur. Quand la pression monte/descend doucement, la ligne de séparation du mercure sur  le verre ne bouge pas à cause des impuretés et de la tension superficielle, mais  la concavité du mercure augmente/diminue, jusqu’à rupture de l’équilibre, c’est  un phénomène d’hystérésis banal. Cela amène une incertitude importante de la lecture du plan  du ménisque de plus du mm, mais que nous ne savons pas caractériser. Nous oublierons de  tenir compte cette incertitude pourtant non négligeable par incompétence. Petite astuce pour gommer ce défaut : Ne pas accrocher  directement le baromètre à un clou, mais utiliser une longueur de cordonnet  intermédiaire.   | 
    
     
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 Vapeur saturante du mercure
Cette vapeur dégrade le vide, mais le facteur de correction est faible.
 Correction d’humidité
Nous n’avons pas introduit la  compensation d’humidité qui joue de 1 à 2 % sur la différence d’altitude.
  Correction d’humidité = 1+ 0.377e/p   (avec e = tension de la vapeur d’eau et p en mm Hg).
 Gravité et latitude
Pour ne pas compliquer, nous oublierons la correction de latitude  qui est de l’ordre de quelques centièmes de mm Hg aux pressions courantes à la  latitude de 45°N. Cependant, par exemple à 40 ou 50° N, la correction sera de  quelques dixièmes de mm Hg ce qui n’est plus du tout négligeable.
  De même, nous oublierons la correction  due à la gravité propre  au lieu d’observation, n’ayant pas accès à un gravimètre, complexe machine de  laboratoire. Nous supposerons qu'elle est de 9,80665 ms-2
Si toutefois des lecteurs pointus à d’autres latitudes  veulent intégrer ces corrections, je les rajouterai à mes feuilles de calculs.
 En supposant les causes précédentes éliminées, il reste d’autres pistes à explorer, car cela n’explique pas que plusieurs baromètres en mêmes conditions divergent autant. 
  Il est évident que le vide est pollué par de l’air entré accidentellement  ou par dégazage d’un verre et d'un mercure impur. Les écarts peuvent être de plusieurs  centimètres. 
 
  Ce n’est pas aussi trivial, le mercure semblerait trop léger ? Après les opérations de nettoyage, le résultat peut différer de plusieurs centimètres.  | 
    
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Les ingénieurs ont été très créatifs et le baromètre de  Torricelli a donné naissance à beaucoup de dérivés astucieux et intéressants.
  
  Les baromètres de Kew ont été développés pour les navires. En plus d’être  évidement montés à la cardan, ils sont de construction particulière pour ralentir  les mouvements violents de pompage du mercure en mer agitée qui empêchent le  calage du vernier.
Ces beaux objets sont rares et sont souvent gradués en pouces.
Nous n’évoquerons que deux superbes autres évolutions majeures qui étaient  les références dans les stations météorologiques, car très précis et  insensibles aux pannes, les baromètres de Fortin et de Tonnelot.
Ils ont été remplacés par des capteurs électroniques afin d’automatiser la  collecte des données.
Tous ces baromètres à l’exosquelette en laiton sont dits « métalliques ». Ils ont une crémaillère à vernier pour apprécier le dixième de millimètre en lecture du plan supérieur. Ce terme n’a rien à voir avec les modèles à aiguille fonctionnant avec un tube de Bourdon.
Pour mémoire 760 mm Hg correspond à 1013.25 hPa. Sur ces baromètres métalliques, la lecture se fait 0.1 mm Hg près, soit une précision de 1013.25 / 7600 = 0.13 hPa ce qui est surabondant.
Les baromètres métalliques sont traités dans cette page : Restauration des baromètres à mercure.
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  Ce dispositif permet d’en faire un étalon absolu à mieux  que le dixième de mm Hg (0.15 hPa) après compensations. 
 
  Pour celui  qui ne dispose que d’un baromètre de Torricelli et qui rêve d’un Fortin, il  existe un petit bricolage possible.        Cela  consiste à remplacer les clips de la partie verticale par des pitons à œil, dans  lesquels le tube en verre peut coulisser et supprimer le  clip de base en le remplaçant par un appui sur une vis réglable en hauteur.  | 
    
       Image empruntée à la publication  
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 Le baromètre à échelle  compensée de Tonnelot (constructeur à Paris, fin du dix-neuvième siècle) résout autrement ce problème.  La surface du bassin inférieur est cent plus grande que celle  du tube, c’est-à-dire que pour une hauteur de colonne variant de 1 cm, la hauteur  du plan de référence ne variera que de 0.1 mm. Le terme "échelle compensée" signifie qu’au lieu d’être  graduée strictement en mm, elle est gravée en 100/101 mm pour compenser  exactement la variation de hauteur du mercure.
Le réglage du vernier est très simple et fin, et pour  augmenter la précision j’éclaire par le haut du tube avec un petit laser qui  matérialise bien le plan du mercure à faire coïncider (Excusez  l’anachronisme osé…). 
C’est un système très précis, de référence dans les stations météorologiques car sans réglage en exploitation, ce qui élimine une cause d’erreur. Ce matériel est chargé en mercure à la fabrication et il n’y a plus aucun accès possible par la suite, l’équilibre des pressions se faisant au travers d’une peau de chamois déformable qui bloque le mercure. En contrepartie, le gros défaut est dans le réglage zéro du niveau initial de mercure car il faut l’ajuster avec précision à la mise en service (poche à mercure souple et vis), le niveau inférieur n’étant pas visible. Nous n’avons plus aucune référence à postériori dés que la vis a été touchée en sortie d’usine. Il ne peut donc être étalon primaire à la différence du Fortin.
Les américains ont copié ce baromètre de référence. La  société Welch fabriquait les exemplaires pour la Navy, le la société Friez pour  l’USAF. Les anglais utilisaient le Kew. Je ne connais pas la version allemande  (à compléter).
Ces modèles plus récents ont un énorme avantage, ils disposent  d’une vis bouchon pour le remplissage. Les modèles originaux ne l’ont pas et  sont extrêmement difficiles à remplir après maintenance. 
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 Restauration de mon baromètre de Tonnelot 
Mon superbe spécimen est un modèle 1892 en parfait état, il porte le numéro 3216 « Tonnelot Paris ». Gravure mystérieuse sous le thermomètre : 1XXXX. La date de fabrication est probablement autour des années 60, car une partie comporte du plastique qui n’existait pas auparavant.
Les délais de ces restaurations délicates n’intéressant pas tous les lecteurs, j’ai déplacé cette longue partie technique dans une page annexe ici : Restauration des baromètres à mercure
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 Correction de température des baromètres métalliques
Les simples baromètres de Torricelli de décoration son calés sur les normalisations internationales, 760 mm Hg à 15 °C.
Mais pour tous les baromètres métalliques de précision  munis  d'un vernier, par convention, la graduation de la hauteur de mercure est celle  qui serait lue à 0°centigrade !
  Le thermomètre intégré permet de calculer le coefficient de  correction à apporter à la lecture en fonction de la température.
Pour ne pas se tromper dans le sens de la correction : 
  Un métal se dilate en chauffant, donc il occupe un volume plus grand.
  Comme le nombre d'atomes ne change pas, il devient plus léger (la densité  diminue). La colonne de mercure sera plus haute.
  Pour compenser, il faudra diviser la lecture par un  coefficient légèrement supérieur à 1 (de quelques millièmes). 
Coefficient de dilatation cubique du Hg : a = 1,818.10-4
  différence de température en °C : t
 En réalité, pour être  plus rigoureux, il faudrait aussi prendre en compte la dilatation des supports !
  Laiton : a = 18,5 × 10- 6 K-1
  Verre pyrex : a = 4 x 10-6 à 9 * 10-6
  Bois (chêne, épicéa, érable) : a = 35 x 10-6 à 55  x 10-6
Et oui, cela peut paraitre curieux, mais le bois aussi se dilate, le double du laiton… Cette dilatation va dans le bon sens pour diminuer l’effet de celle du mercure, mais comme les valeurs sont de l’ordre du dixième de celle de la dilatation du mercure, nous pouvons ignorer ce phénomène sur le support.
Exemple :Au niveau de la mer, lecture à la température à 20°C : H = 762.8 mm Hg 
  L’instrument est étalonné à 0°C : H = Ho (1+ a t)
  Coefficient de dilatation à 20 °C : Coef20 = (1+ a t)   = ( 1  +  20 * 1.82*10-4) = 1.00364
  Ce coefficient  de 1.00364 à 20 °C est donc bien loin d’être négligeable. Il est près de 4 pour mille, à  comparer avec la précision de lecture au vernier, mieux que 0.1 mm/760 = 0.13  pour mille.
  La correction de température est donc trente fois plus  importante que l‘erreur de lecture soignée, il est donc indispensable de la prendre en  compte.
Ho = H / Coef20  =  762.8 / 1.00364 
  Ho = 760 mm de Hg, correspondant à la pression absolue réelle à l’altitude  du lieu, ramenée à 0°C.
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         Les anciens n’avaient pas l'idée de la pression atmosphérique mais avaient besoin de connaître l’altitude d’un lieu pour dresser leurs cartes. Ils avaient remarqué que la température d’ébullition de l’eau baissait régulièrement avec l’altitude. Il est facile de trouver de l’eau partout et de faire un petit feu, un thermomètre sommaire gradué précédemment en altitude sur des points connus leur donnait une estimation suffisamment précise pour l’époque. L’hypsomètre, qui est encore utilisé comme altimètre, en est une version améliorée. Ce petit tableau montre quelques valeurs de la température d’ébullition de l’eau en degrés centigrades en fonction de l’altitude. "Instructions Météorologiques" 1891 :  | 
      
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 Etalonnage des capteurs de  pression
Page annexe sur les capteurs électroniques de pression : Etalonnage des capteurs de pression
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Une extrapolation des découvertes de Torricelli nous permet de mesurer très simplement des pressions très faibles, comme par exemple la dépression créée par un aspirateur ou une pompe à vide. Il suffit de disposer d’un godet plein de mercure dans lequel plonge un tube souple vaguement vertical sur environ 80 cm et de raccorder le haut du tuyau à l’enceinte dont on veut mesurer le vide partiel. On peut évidemment faire la même chose avec une colonne d’eau qui ne pourra pas s’élever à plus de 10 mètres en dépression.
Si par exemple le mercure s’élève de 760/2 = 380 mm, ou l'eau à 5 mètres, nous saurons que nous avons obtenu approximativement un vide d’une demi atmosphère, environ 506 hPa.
  En poussant le pompage pour essayer de faire monter le mercure jusqu’à environ  760 mm, il faudra mettre en place des moyens de plus en plus lourds et utiliser  d’autres méthodes fines pour les mesurer dans l’ultra vide, très difficile à  obtenir.
Les vides poussés sont indispensables dans l’industrie, pour la fabrication des  tubes à rayons X, des anciens tubes électroniques et cathodiques , pour la  purification des métaux et semi-conducteurs, en chimie, etc. 
Il pourrait venir à l’esprit d’inverser le dispositif pour  mesurer des pressions fortes, mais autant il est impossible d’obtenir une dépression  supérieure à une atmosphère (760 mm de Hg), autant les pressions supérieures n’ont  pas de limites.
  Cela pourrait conduire à des colonnes de mercure de hauteur  démesurées. 
  Les fortes pressions de mesureront par exemple avec des tubes de Bourdon  déformables qui peuvent avoir des plages quelconques (dans les deux sens).
 Baromètre  à eau
On peut aussi faire un baromètre avec un long tuyau  transparent bouché et de l’eau, la hauteur de la colonne s’élèverait alors à 0.736 *  13.6 = 10 mètres, mais la  vapeur d’eau fausserait la valeur. 
Pression = 1 kgF/cm2, une atmosphère,  comme par hasard…  C’est pour cela qu’aucune pompe ne pourra jamais aspirer de l’eau à plus de 10  mètres de dénivelé.  Les fontainiers travaillent toujours en compression (illimitée).
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Il est intéressant de disposer d’un baromètre à mercure si l’on s’intéresse à la météorologie (ou à la décoration). De plus, en métrologie, ce banc d’étalonnage simpliste s’avère très utile, afin de régler tous ses capteurs pour qu’ils indiquent les mêmes valeurs dans les mêmes conditions, au plus près des valeurs de référence. On ne peut pas faire plus simple avec nos petits moyens de bricoleurs.
Pour résumer  ce qui a été développé, afin d’obtenir son QNH significatif après corrections  par les tables, il faut respecter trois conditions simples (en théorie) pour obtenir  un baromètre réellement fonctionnel :
  Le mercure  doit être propre et pur, dégazé, etc.
  Le tube verre propre et bien dégazé (la qualité du verre est difficile à maitriser).
Le vide doit être parfait (et le rester).
Annexe : Etalonnage des capteurs de pression
Annexe : Restauration des baromètres