Les diodes |
Maj : 10/10/11
Technologie des diodes
Principe des diodes
Choix du modèle
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Diodes : technologie et utilisation
Les diodes sont très utilisées pour répartir les diverses
sources de charge vers les coupe batteries.
Il est possible de relier les sorties de tous les alternateurs ainsi que la
sortie du chargeur régulé en un point unique de charge, constitué
par un gros boulon isolé qui sera relié aux répartiteurs
à diodes, dont les anodes sont en commun (étoile).
Cette méthode inquiète souvent le débutant qui se demande
si un alternateur ne va pas se vider dans un autre (pour en faire un moteur
)
Il n'en est rien, chacun des dispositifs possède ses propres
diodes en ponts sur la sortie, il n'y a donc aucun risque. La seule conséquence
est que le seul alternateur qui débitera de la puissance sera celui actif
dont la régulation est la plus agressive, les autres chargeant peu. Les
pertes dans les fils de liaison, très importantes à forts courants
équilibrent les sources. Suivant le moment, une des sources sera dominante,
les autres étant en sommeil.
Remarque importante sur les diodes montées en étoiles
Chaque diode de puissance classique (silicium bas de gamme) introduit une perte
de 0.6 volt, et parfois beaucoup plus (quelques volts !) en chauffant. Si le
régulateur de base de l'alternateur coupe la charge normalement à
14.3 volts, la batterie, sans compter les pertes du câblage, ne dépassera
jamais les 13.5 volts, au mieux, et sera donc chargée à la moitié
de sa capacité ou moins.
Il faut alors monter une diode de compensation dans le fil de retour de la borne
de régulation. Elle créera une perte équivalente qui obligera
le régulateur à monter d'autant la tension. Les pointilleux montent
cette petite diode (de 1 A) collée à l'araldite contre la diode
de puissance afin d'équilibrer les températures donc les pertes.
Dans les montages commerciaux soignés, une petite électronique
permet de sortir une borne de référence correspondant à
la tension la plus basse des batteries connectées. Cela évite
la diode de compensation citée au-dessus.
Les diodes Schottky sont un peu plus chères que les silicium premiers prix, mais offrent des pertes beaucoup plus faibles et sont donc à privilégier.
Pour le chargeur de quai, la compensation sera faite en interne, il n'y a pas de feedback au niveau de la batterie.
Répartiteurs à diodes
Un répartiteur à diodes est un élément indispensable
pour relier les diverses sources de charges aux diverses batteries. Toutes
les sources (alternateurs, panneaux solaires...) sortent généralement
d'origine sur des diodes internes, mais par sécurité en cas
de doute, nous ajouterons des diodes d'entrées supplémentaires.
Ce radiateur est le point central de la répartition d'énergie
en étoile.
Si le nombre de liaisons est important, les modèles commerciaux étant
très limités, il est possible de coupler en parallèle
plusieurs répartiteurs (avec de gros câbles). Chaque diode de
sortie devra supporter le courant maximum (généralement celui
de l'alternateur moteur, parfois une centaine d'ampères).
Une seule diode de référence suffit pour plusieurs radiateurs.
Les entrées d'énergies douces ne s'effectuant pas en même
temps que les gros débits (alternateur), l'équilibre thermique
ne sera pas perturbé.
Il vaut faire très attention d'isoler parfaitement ce radiateur qui
est au potentiel positif. Il ne faut jamais qu'un élément métallique
(outil baladeur sur un coup de gîte), vienne faire un court-circuit
désastreux avec la masse, cela provoquerait un incendie fatal. Ce radiateur
doit à la fois être ventilé, car la dissipation thermique
est importante, et parfaitement protégé des courts circuits.
Ce montage devra être très soigné bien fixé avec
tous les contacts graissés et solidement vissés.
Répartireur basique à diodes
Le schéma est très simple. Les diverses diodes sont adaptées
aux intensités de chaque voie. Vous pouvez installer autant d'entrées
et de sorties que vous voulez. Les diodes d'entrées sont à cathodes
communes, les sorties sont à anodes communes.
Les sorties alimentent les divers parcs de batteries afin que toutes les entrées
de charge puissent alimenter toutes les batteries, la moins chargée recevant
le courant le plus fort.
Le positif commun est un gros boulon pris sur le corps du radiateur du répartiteur.
Un répartiteur bien réalisé par le plaisancier sera beaucoup moins cher et plus efficace qu'un modèle commercial à diodes médiocres.
Il est bien évident que vous pouvez réaliser des répartiteurs à multiples entrées et sorties en combinant des éléments simples, par exemple un répartiteur à quatre sorties peut être fait avantageusement en associant deux répartiteurs à deux diodes de type différent, un gros pour les servitudes de grande capacité, un petit pour la batterie moteur et une batterie de secours pour la VHF . Il suffit de relier les anodes des blocs. Vous pouvez donc rajouter un répartiteur si vous rajoutez des batteries sans jeter l'installation existante.
J'insiste encore sur les détails pratiques du montage, il ne faut pas mettre le feu au bateau !
Utilisez un bon profil de
radiateur (rail en aluminium extrudé), sur pieds isolés, bien
fixé et protégé par capot aéré.
Utilisez des diodes Schottky
de bonne qualité qui chauffent très peu (faible chute).
Il est très intéressant
de monter sous le radiateur un barreau de cuivre dans lequel se vissent les
boulons des diodes. Le cuivre est bien meilleur conducteur que l'aluminium qui
s'oxyde en surface en donnant de l'alumine totalement isolante.
Montez les diodes à
la graisse thermique.
Rappel : La diode de compensation doit être reliée sur la borne tension de référence de l’alternateur, elle ne sert qu’à décaler la référence pour compenser les pertes induites par les diodes de puissance de sortie.
Il ne circule qu’un faible courant dans cette diode. Sur le plan théorique, elle équivaut à une pile montée à l’envers dans le fil reliant le positif de la batterie à la borne de référence.
Ce fil n’a rien à voir avec le câble de gros diamètre véhiculant la puissance fournie par l‘alternateur, même s’ils arrivent tous les deux sur la borne positive de la batterie !
Beaucoup de dispositifs de charge intègrent leur propre diode en sortie (à vérifier), il est alors évidemment inutile d’en rajouter une et le raccordement se fera directement sur la borne commune.
Complément sur ce montage de répartiteurs à diodes
J’ai reçu des appels de plaisanciers qui ne le comprennent pas bien et n’en voient pas l’intérêt, pensant qu’un montage idiot en parallèle est plus simple. Je précise donc.
Sur chaque diode d’entrée une source de charge
Entrée 1 : Alternateur
Entrée 2 : Panneaux solaires
Entrée 3 : Aérogénérateur
Entrée 4 : Chargeur de quai
Entrée 5 : La roue du hamster...
Sur chaque diode de sortie une batterie à charger
Sortie 1 : Charge de la batterie moteur
Sortie 2 : Charge du parc de batteries servitude 1
Sortie 3 : Charge du parc de batteries servitude 2…
Maintenant réfléchissons au courant maximum de chaque diode, il ne faut pas sous–dimensionner, elles claqueraient, mais il ne faut pas sur-dimensionner, le prix et la fuite augmente vite.
Cas simples, sorties de charge :
La batterie servitude, à décharge lente, se dégradera très vite si elle est chargée à plus de C/3 (la batterie démarrage supporte plus).
Donc si vous avez des parcs de 100 Ah, une diode 30 A est raisonnable pour les servitudes, une 50 A pour le démarrage.
Cas plus délicats, les, entrées :
Très souvent, il n’y aura pas besoin de diode car les régulateurs en possèdent déjà sur leurs sorties !
Pour s’en assurer, coupez la charge (arrêtez l’alternateur, couvrez les panneaux solaires aves une bâche, amarrez les pales de l’aérogénérateur, débranchez le chargeur de quai, anesthésiez le hamster….).
Débranchez chaque arrivée qui est donc maintenant à tension nulle, et reliez-la provisoirement à une batterie par un ampèremètre.
Si la fuite est nulle (c'est-à-dire inférieure à C/1000, soit 0.1 A pour une 100 Ah), c’est gagné, les diodes en sortie d’origine font bien leur travail, il ne faut pas en rajouter une inutile, câblez directement sur le boulon commun.
Si une fuite est détectée, il faut rajouter une diode ou réparer ou changer le régulateur concerné.
Pour exemple sur mon installation, aucune diode n’a été nécessaire, j’ai simplement refait le chargeur qui était lamentable en sortie du shipchandler.
Attention, s’il vous faut une diode en sortie de l’alternateur (ce qui est fâcheux car il fuit), il faudra compenser les deux chutes des diodes en série sur l’entrée régulation.
Une Schottky 100 ou 200 A est chère.
Cette annexe évoque la technologie très simplifiée des diodes de redressement de puissance pour le plaisancier.
Une diode idéale est un dispositif |
D'un côté, résistance nulle, aucune perte, de l'autre résistance infinie, donc perte nulle et isolation parfaite. Malheureusement ce composant n'existera jamais, les diodes réelles essayent de s'en rapprocher. Je ne vais parler que des diodes de redressement qui nous intéressent pour cette application.
Une diode réelle moderne de puissance basique est une jonction Silicium, qui présente des défauts.
Une chute de tension dans le sens passant de 0.6 volt (silicium), parfois bien plus quand
le courant augmente, qui pose bien des problèmes de pertes dans les applications. Les meilleures diodes Schottky ont une chute de 0,2 V au courant nominal.
Une résistance
interne non nulle, qui produit des pertes d'énergie par thermiques, la
diode chauffe et brûle si son courant limite est dépassé.
Une résistance
inverse de fuite non infinie. La fuite est de l'ordre du millième du
courant maximum, ce qui n'est pas négligeable.
Les autres inconvénients seront moins gênants pour notre application, je n'en parlerai pas : tension de claquage, capacité parasite, temps de réponse, etc.
La diode est donc à choisir soigneusement pour l'application
souhaitée.
Il pourrait sembler évident de prendre une diode surdimensionnée
pour l'application afin d'éliminer les problèmes de claquage,
mais c'est une très mauvaise idée ! Cette diode, utilisée
à un trop faible pourcentage de son courant limite, aura :
Un prix trop élevé.
De très fortes pertes dans le coude à faible courant.
Un courant de fuite très élevé, il est proportionnel au
courant direct maximum.
Il faut donc bien choisir la bonne diode adaptée au courant maximum. Il est souvent délicat de connaître le courant de pic, surtout si le circuit est selfique (moteurs). Il n'est pas possible de protéger du claquage par fusible, une jonction explose mille fois plus vite qu'un fusible rapide. Mais l'intérêt du fusible n'est pas nul, car il coupera le courant de surcharge, une diode éclatée peut charbonner et se mettre en court-circuit, puis prendre feu si elle reste sous tension après claquage.
Autre condition, une diode de redressement chauffe, une grosse diode dissipe beaucoup. Il faut donc monter les diodes de puissance sur un radiateur bien dimensionné. Attention une diode de puissance se présente comme un boulon, le corps (anode ou cathode suivant le modèle) n'est jamais isolé. Pensez à isoler le radiateur sur entretoises et à le mettre dans un coffret plastique grillagé pour le protéger des objets métalliques qui se déplacent dans le coffre.
Si vous acceptez de payer plus cher, prenez sans hésiter
une diode Schottky. Entre autres avantages, pour un même courant
les pertes sont beaucoup plus faibles.
Pour fixer les idées, voici quelques prix de détail unitaires
de diodes très courantes. Les courants maximums sont en ampères
et les tensions de claquage en volts (tension de crête limite). Il est
possible de trouver beaucoup moins cher par quantités, ce n'est qu'un
ordre de grandeur.
Diode type | Courant | Tension | Technologie | Prix |
1 N 4007 | 1 | 1000 | Si | <0.1 € |
BYV 10-20A | 1 | 20 | Schottky | 0.6 € |
BY 239-400 | 10 | 400 | Si | 2 € |
BYW 78-150 | 100 | 150 | Si | 15 € |
Il existe diverses autres présentations pour les diodes, en montage de surface, en boîtiers double, en pont de 4 Voici un petit exemple de ponts redresseurs de 4 diodes :
Pont type | Courant | Tension | Technologie | Prix |
100 B6 | 1.5 | 600 | Si | 0.7 € |
B250c5000 | 5 | 125 | Si | 2.1 € |
10A/100V | 10 | 100 | Si | 2.2 € |
35A/600V | 35 | 600 | Si | 5 € |
Ne les détruisez pas en les soudant lors du montage, soudez rapidement avec un bon fer.
Pour réaliser un répartiteur de charge, il et très intéressant de monter des schottky doubles bien plus performantes que les silicium ordinaires et en boîtier isolés. Elles sont très faciles à trouver, dans le circuit de distribution d'électronique, voir le lien STS pour les multiples variantes. Le montage en doubles isolées permet de ne pas avoir le rail radiateur sous tension, c'est un avantage pour la sécurité.
Toutes les diodes présentent une tension parasite de seuil, en en présence de forts courants, P=V*I, la puissance dissipée en chaleur devient vide considérable.
La tension est de l'ordre du volt, à quelques dizaines d'ampères, cela fait des dizaines de watts à dissiper, c'est énorme, l'équivalent d'un gros fer à souder.
C’est pour cela que les répartiteurs à diodes chauffent, et (à courant égal) ce d’autant plus qu’ils sont mauvais, c’est à dire montés avec des diodes de bas de gamme.
La technologie évoluant très vite, les constructeurs ont développé une nouvelle technologie superbe à perte très faible. Cela a été possible grâce aux développements des MosFets, véritables relais sans pièce mobiles, à la résistance de contact (RDS on), presque nulle.
Leur tension résiduelle est de l'ordre de quelques dizaines de millivolts, très loin des 600 mV des diodes classiques, une fois passants, ils sont équivalents à un strap en cuivre.
L’astuce a été de mettre des MosFets en parallèle sur des diodes de qualité.
Quand la diode devient passante, la fameuse chute de tension parasite apparaît à ses bornes.
Vous en trouverez facilement en cherchant sur Google "ideal diode". Voici par exemple un extrait de la note du LTC4411 de Linear Technology. Vous voyez que pour 1 ampère, la chute n'est que d'un dixième de volt, soit cinq fois moins qu'une bonne shottky ! |
La question m’est souvent posée de savoir si ce dispositif peut être fabriqué par un bricoleur.
Je le déconseille, sauf à posséder un bon niveau en électronique de puissance, c’est plus subtil qu’il ne semble de bien manipuler de forts courants.
Il est préférable d’acheter un matériel sérieux, il existe des coupleurs pour toutes les puissances, depuis le petit moteur hors-bord, jusqu’aux énormes alternateurs, mais attention aux produits asiatiques bas de gamme.
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